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VIE ET TEMPS DE LA SACRÉE FAMILLECHAPITRE DEUX
JE SUIS L'ALPHA ET L'OMÉGA 3
Les Mages de l'Orient
La haine à Alexandre Jannaeus se
transmettait de synagogue en synagogue. Une synagogue a transmis le slogan à
une autre, et en moins de temps que le Hasmonéen ne l'aurait souhaité, le monde
entier était au courant de ses exploits.
"Légères en effet sont les
ailes de Mercure, votre altesse" est venu enlever le souci de ses chiens
de guerre.
Pour le confort des imbéciles,
les larmes des crocodiles, dit le proverbe.
Le fait est que la haine des
Jérusalémites contre le Hasmonéen volait à tire d'ailes d'un coin à l'autre du
monde juif. Bien sûr, la nouvelle est également parvenue à la synagogue mère,
la Grande Synagogue de l'Orient, la plus ancienne synagogue de l'univers.
Bien que fondée par le prophète
Daniel dans la Babylone d'autrefois, la Babylone des légendes, la Babylone
classique des anciens, avec le changement des temps et les transformations du
monde, la Grande Synagogue de l'Orient a changé de lieu. À cet heure-là, les
mages de Nabuchodonosor s'étaient installés dans la capitale d'un empereur qui
ne connaissait pas la gloire des Chaldéens et ne se souciait pas des fantômes
d'Akkad, d'Ur, de Lagash, d'Umma et d'autres cités éternelles de l'Âge des
héros et des dieux, lorsque des créatures venues d'autres mondes trouvaient les
femmes humaines belles et, contre l'interdiction divine, croisaient leur sang
avec elles, commettant contre les lois de la Création un péché inoubliable, un
crime passible de bannissement de tout le cosmos.
Alexandre le Grand, comme vous le
savez tous, a renversé cette Babylone des légendes. Son successeur sur le trône
d'Asie, Seleucus I "l'Invincible", a dû penser que cela ne
valait pas la peine de reconstruire ses murs, et à sa place, une ville
entièrement nouvelle a été construite. Suivant la mode de l'époque, il l'appela
Séleucie ; et du Tigre parce qu'elle se trouvait sur les rives du fleuve du
même nom.
Contraints par le nouveau roi des
rois, les habitants de l'ancienne Babylone ont changé de domicile et sont venus
peupler la nouvelle Babylone. Volontairement ou par la force d'un décret, tel
est le dilemme. Mais connaissant la structure de ce monde, on peut se permettre
de croire que le changement de domicile s'est fait sans protestation autre que
celle de ceux qui se sont vu refuser l'autorisation de résider. En construisant
Séleucie sur le Tigre, son fondateur a retiré de sa ville les éléments perses
non purgés par Alexandre le Grand. Une mesure qui, comme vous le comprendrez, a
profité aux familles juives qui, dans l'ombre de l'aristocratie perse,
faisaient du commerce entre l'Extrême-Orient et l'Empire. Protégés par les
Achéménides et experts dans toutes les fonctions du gouvernement, les Juifs ont
atteint une position sociale importante dans l'Empire perse, au point de
susciter l'envie d'une partie de l'aristocratie. La Bible nous raconte comment
le complot de ce secteur contre les Juifs a donné naissance à la première
solution finale, miraculeusement avortée par l'ascension au trône de la reine
Esther. Cette menace surmontée, la nature a suivi son cours. Les descendants de
la génération de la reine Esther se sont consacrés au commerce, et ont fini par
devenir les véritables intermédiaires entre l'Orient et l'Occident.
Lorsque Alexandre a renversé la
Babylone perse, les familles juives ont été libérées de la sujétion au maître
achéménide. Alexandre fut remplacé dans le gouvernement de l'Asie par son
général Seleucus l'Invincible. Avec le changement de maître, la situation des
Juifs s'est améliorée. La seule chose que Seleucus exigeait des
habitants de Séleucie sur le Tigre était qu'ils entretiennent à leurs
occupations et se tiennent à l'écart de la politique.
La concurrence perse étant
éliminée, seules à la pointe du commerce entre l'Orient et l'Occident, à
l'époque du siècle dans lequel nous nous trouvons, Premier siècle avant la Naissance
du Christ, les familles hébraïques qui avaient survécu aux transformations des
deux siècles précédents étaient devenues énormément riches. (N'oublions pas que
les mines du roi Salomon avaient leur source dans le contrôle du commerce entre
l'Orient et l'Occident. C'est vers cette région que les Juives de
Cyrus ont dirigé leurs talents. D'autant plus que la reconstruction de
Jérusalem et l'achat pacifique de la terre perdue devaient leur coûter des
montagnes d'argent. Comme nous le savons tous, la dîme due par chaque hébreu au
Temple était un devoir sacré. Avec la disparition du Temple, la dîme n'avait
plus de sens. Mais lorsqu'elle a été reconstruite et est redevenue
opérationnelle, la nécessité de ramener la dîme universelle à Jérusalem a exigé
la naissance d'un collecteur annexe, la Synagogue.
La Grande Synagogue d'Orient,
dirigée par les Mages de Babylone, a été créée pour être la centrale à partir
de laquelle la dîme de toutes les synagogues dépendantes de l'Empire perse sériait
acheminée vers Jérusalem. Plus les synagogues se portaient bien, plus la
rivière d'or se déversait, soit en métal, soit en épices - or, encens et myrrhe
- dans le Temple.
La paix universelle était dans
l'intérêt des Juifs dans la mesure où elle garantissait les communications
entre toutes les parties de l'empire. Les années de la conquête grecque et les
décennies de guerre civile qui ont suivi entre les généraux d'Alexandre ont constitué
un obstacle à l'afflux d'or et d'épices que les Mages avaient l'habitude
d'apporter chaque année à Jérusalem. Cependant, dans ce qui fut tragique pour
le Temple, la fermeture de cet approvisionnement en or fut récompensée à
Jérusalem lorsque Alexandrie du Nile devint une ville impériale et qu'un nouvel
affluent de la capitale sacrée naquit de sa synagogue. En d'autres termes, quoi
qu'il arrive, le Temple toujours gagnait ; et quels que ils étaient les
changements politiques, les Mages de l'Est sont toujours arrivés dans la Ville Sainte
avec leur chargement d'or, encens et myrrhe).
À cet époque-là, dans la
communauté juive de Séleucie sur le Tigre, la nouvelle de la guerre
d'indépendance des Maccabées soulevât une clameur prophétique spontanée. La
Grande Synagogue de l'Orient attendait ce signe depuis des siècles. Le jour
annoncé par l'ange au prophète Daniel était enfin arrivé. Trois siècles avaient
été passés, trois siècles avaient été dilués de l'autre côté de l'ortho du
temps, vraiment trois longs, infinis siècles ils avaient été attendant l’Heure
de la Libération Nationale. La prophétie de Daniel avait plané au-dessus de
l'horizon de la Synagogue des Mages d'Orient comme une épée folle sur le point
d’entrer en combat.
« La vision des soirs et des
matins est vraie », disait-elle, « garde-le dans ton cœur car
elle est pour longtemps .Le bélier aux deux cornes que tu as vu est le roi de
Grèce, et la grande corne entre ses yeux est son roi ; quand il sera brisé,
quatre cornes s'élèveront à sa place. Les quatre cornes seront quatre royaumes,
mais pas aussi forts que celui-là ».
La prophétie ne s'est-elle pas
accomplie lorsque Alexandre le Grand arrasa la Perse et la Mède ?
est-ce-que ne s’est-elle pas accomplie lorsqu’à sa mort ses généraux ont divisé
l'empire, aboutissant à la suite de la guerre des Diadoques à la formation de
quatre royaumes ?
Une fois que la prophétie de la
conquête de l'empire perse par la Grèce s'est réalisée, l'enthousiasme suscité
parmi les jeunes gens de la Nouvelle Babylone par le soulèvement des Maccabées
était aussi intense que le désir des chefs de leur Synagogue de redevenir des
jeunes guerriers, prendre l'épée et suivre jusqu'à la victoire le champion que
Dieu leur avait suscité.
Aussi à Alexandrie du Nile, à
Sardes, à Tarse, à Athènes, à Reggio Calabria, partout où une synagogue eu pris racine et
prospéra, partout les jeunes hommes se sont enrôlés et leurs aînés les ont
équipés pour la gloire.
« Vive Israël ! » C'est
par cette proclamation que les braves répondaient au cri de guerre des
Maccabées : « A moi tous ceux de Yahvé ».
La victoire finale des Maccabées,
pourtant annoncée prophétiquement dès le début, a été célébrée par les Juifs
comme si personne ne l'avait jamais avancée auparavant. Les frères Maccabées
sont tombés, comme chacun sait, mais leurs actes ont été consignés dans le
Livre des livres afin que leurs noms restent à jamais dans la mémoire des
siècles.
4
Parti sadducéen
contre Union pharisienne
L'exaltation de l'indépendance
conquise remonta le moral du peuple. Le cri de victoire que la guerre des
Maccabées avait engendré dans le monde juif suscita l'espoir du peuple.
Ce qui a suivi n'était attendu
par personne. La satisfaction de vivre en liberté adoucissait encore leurs
âmes. On pouvait dire qu'ils savouraient le vin doux de la liberté quand, au tournée
de la rue, le vieux fantôme de Cain le fratricide se réveilla de son sommeil. Est-il
venu de façon inattendue, ou peut-être pas ? Comment l'affirmer ? Comment le
nier ? L'ont-ils vu venir ? ne l'ont-ils pas vu venir ? A quoi
pensaient-ils en regardant en arrière ? N'allaient-ils jamais apprendre à lire
la chronique d’un toujours-la-même-historie mille fois répété? Les instigateurs
caïnites de la solution finale d'Antiochus IV Épiphane ne rompraient-ils pas la
paix, semant au jour de la liberté l'ivraie des passions violentes, une fois
encore, au nomme de contrôle des trésors du Temple?
N'était-ce pas les Sadducéens, le
parti sacerdotal, qui avaient poussé Antiochus IV Épiphane à décréter la
solution finale contre le Judaïsme ? La Bible dit que oui. Elle donne des noms,
des détails… des grands prêtres qui tuent leurs frères, des pères qui assassinent
leurs enfants au nom du Temple.
De même, lorsque les
hordes criminelles du d'Antioche IV se sont déchaînées, les Sadducéens furent
les premiers à abandonner la religion de leurs pères. Ils choisirent la vie, ils
désertèrent le Dieu de leurs parents, et se sacrifièrent aux dieux grecs.
Lâches, ils s’étaient rendus à la Mort, avaient plié les genoux, s’avaient vendus
au monde, et pire, ils avaient vendu les leurs.
Lorsque la guerre des Maccabées
éclata, les pharisiens, le syndicat des docteurs de la Loi, directeurs des
synagogues nationales et étrangères, ayant pris les rênes du mouvement de
libération nationale, il est donc logique que entourèrent les Maccabées de la
gloire du général que le Seigneur leur avait suscité, et courraient après la
victoire avec la confiance de celui qui est proclamé vainqueur dès le premier
jour de son naissance.
C’est la vie ! Une fois
l'histoire des Maccabées eut écrite, l'histoire de la jalousie commença à parcourir
la patrie. Les vieux fantômes de la lutte entre le parti sadducéen et le
syndicat pharisien menaçaient d'une nouvelle guerre. Quand le vent commence à
s'agiter, la pluie ne s'est fait pas attendre.
Avait-t-il le
clergé aaronite demandé le pardon pour les péchés commis sous la
domination séleucide ?
Le clergé aaronite n’avait
jamais demandé le pardon pour ses péchés. Les Sadducéens n’avaient jamais
baissé la tête, ils n' accepteront jamais leur culpabilité. Par droit divin le
Temple leur appartenait. Pas Dieu le Seigneur d’Abraham, ils étaient les
propriétaires des trésors du Temple. La prise de contrôle du Temple par les
Pharisiens ne serait-elle pas une rébellion des serviteurs contre leurs maîtres
?
Bien sûr que oui. Du point de vue
du parti sadducéen, tout mouvement des docteurs de la Loi sur la direction
opposée serait pris comme une déclaration de guerre civile.
Voici les êtres humains ! A peine
la Nation a-t-elle brisé ses chaînes ses patrons commencèrent à aiguiser leurs
ongles. Combien de temps faudra-t-il pour que l'ultimatum arrive ?
A vrai dire, l'ultimatum n'a pas
mis longtemps à faire entendre sa proclamation fratricide. « Soit le
pouvoir leur était rendu », menaçaient les Sadducéens, « soit ils
couronnaient un roi à Jérusalem ».
Il y avait des cheveux tirés, des
robes déchirées, des cendres suppliant de passer, des menaces donnant naissance
à des fantômes, des lances qui se brisaient d'elles-mêmes, des haches de combat
perdues et laissées pour être retrouvées comme par hasard. Les sadducéens et
les pharisiens étaient sur le point de s'entretuer au nom de Dieu !
Qui les arrêterait ? Qui
arrêterait leurs pieds ?
Pendant toute la durée du règne
de Jean Hyrcanus Ier la menace d'une guerre civile fut dans
l'atmosphère de Jérusalem. Dieu avait interdit aux Juifs de se donner un roi en
dehors de la Maison de David. Les Sadducéens n'avaient pas seulement pensé à un
fils des Maccabées comme roi, mais sont passés de la pensée à l'acte.
Lorsque les pharisiens ont
découvert la manœuvre magistrale de manipulation de la Loi à laquelle pensaient
les sadducéens, les pharisiens ont piqué une crise de nerves, et sont devenus
fou.
« Sommes-nous une nation
sans cervelle ? » demandaient publiquement leurs sages. « Pourquoi
tombons-nous sans cesse dans le même piège ? Quelle est la nature de notre
condamnation pour le péché de notre père Adam ? Chaque fois que le Seigneur
nous donne la vie, nous courrons vers le fruit de l'arbre défendu. Maintenant,
Caïn veut défier Dieu de l'empêcher de tuer son frère Abel, et devons-nous permettre
aux bergers de jeter le troupeau dans le ravin de leurs passions ? Si un fils
des Maccabées règne, nous trahissons Dieu. Frères, nous avons été mis au-delà
du dilemme. Plutôt mourir en combattant pour la vérité que de vivre à genoux en
adorant le Prince des Ténèbres ».
De nombreux mots ont été
échangés. Il était clair que la guerre civile allait bientôt rompre la paix.
Autant Abel aimait son frère Caïn, autant la folie de Caïn à défier Dieu obligeait
Abel à se défendre.
Les temps avaient changé. Le
premier Abel est tombé sans exercer son droit à l'autodéfense car il est né nu,
il a vécu nu devant ses parents et son frère. Il n'a jamais levé la main sur
personne. La paix était son problème. Abel n'était que paix, lui qui n'était
que paix, comment pouvait-il imaginer l'existence d'un cœur sombre nourri de
ténèbres au sein même de la poitrine de son propre frère ! L'innocence d'Abel a
été sa tragédie.
Et sa gloire aux yeux de Dieu.
Caïn ne pensait pas avec sa tête,
il pensait avec ses muscles. L'homme croyait que la force de l'intelligence et
la force des muscles sont soumises à une mystérieuse loi de correspondance.
Celui qui a le bras le plus fort est le plus fort. Le plus fort est le roi de
la jungle. Par conséquent, le destin du faible est de servir le plus fort ou de
périr.
Comme Caïn, les Sadducéens sont
tombés dans le piège de leurs ambitions personnelles. La guerre civile pour le
pouvoir devait donc éclater tôt ou tard. Peut-être plus tôt que tard. C'était
la même chose. Personne ne pouvait non plus prédire le moment, la date exacte.
Le fait est que la guerre civile couvait dans l'atmosphère. L'atmosphère était
chargée. On pouvait le sentir dans l'air. Un jour, un jour... Mais ne nous
emballons pas.
Le peuple était encore en train
de célébrer la victoire contre l'Empire séleucide lorsque soudain la nouvelle
du crime abominable commis par le fils de Jean Hyrcanus Ier se
répandit. Non content de la haute prêtrise, que la nation a acceptée contre sa
propre conscience, mais a gardé le silence dans les circonstances, le fils de
Jean Hyrcanus Ier a pris la couronne.
Avec son couronnement, les
Hasmonéens ont ajouté à un crime mauvais et contre nature un crime encore pire.
À la tête d'une telle violation des lois sacrées se trouvaient les Sadducéens.
Le parti sadducéen - rappelons ses origines - était une création spontanée de
la caste sacerdotale. Elle a été créée pour défendre leurs intérêts de classe.
Les intérêts des clans sacerdotaux avaient à voir avec le contrôle du Trésor du
Temple. Au fil du temps, et au fur et à mesure qu'un roseau se dressait au
sommet du Temple, de puissants clans ont été engendrés, dont les proches ont
rejoint par inertie le Sanhédrin, une sorte de Sénat romain dans le style des
traditions plus salomoniques. La lutte entre ces clans pour le contrôle du
Temple a été la machine qui a conduit les Juifs à la solution finale adoptée
par Antiochus IV, une solution finale qui a versé tant de sang innocent dans le
calice de la mauvaise ambition des pères de ces mêmes Sadducéens qui
couronnaient maintenant le fils d'Hyrcanus Ier comme roi de Jérusalem
contre la Loi de Dieu.
Créateurs indirects de la
solution finale anti-juive, les Sadducéens ont perdu les rênes du Temple
pendant toutes les années de l'action des Maccabées. Judas le Maccabée les a
chassés du Temple. Il a purgé avec le Marteau ce que la faux de la Mort
respectait, et il est logique qu'aux yeux des Sadducéens, les Maccabées étaient
des dictateurs !
Le syndicat des pharisiens -
entrons un peu dans l'opposition - était issu du rang des responsables de la
collecte de la dîme. Le Syndicat était l'appareil utilisé par le Parti pour
continuer à faire affluer du monde entier dans les coffres du Temple cette
rivière d'or à l'origine de la lutte fratricide entre les différents clans
sacerdotaux. Fonctionnaires au service du clergé aaronite, les pharisiens
vivent de la collecte des dîmes et des offrandes pour les péchés commis par les
individus.
Lorsque les Sadducéens ont
commencé à s’entretuer pour le contrôle de la poule aux œufs d'or, les
Pharisiens ont pris le contrôle des événements et ont utilisé les offrandes du
peuple pour équiper les jeunes volontaires qui se sont précipités du monde
entier pour combattre aux commandes des Maccabées. Ainsi, à la fin de la guerre
d'indépendance, les rôles étaient inversés et c'est le syndicat des pharisiens
qui contrôlait la situation. Le parti sadducéen, comme on peut le comprendre,
ne devait pas souffrir longtemps de ce changement.
La contre-offensive du parti
sadducéen n'était ni élégante ni brillante, mais elle était efficace. Il
suffisait d'entrer dans la peau du Serpent et de tenter les Hasmonéens avec le
fruit défendu de la couronne de David.
Cette bataille interne entre le
Parti et le Syndicat pour le contrôle du Temple a soulevé dans le monde de
l'avant-garde hébraïque une clameur spontanée d'indignation et de colère. C'est
alors que les ressources mêmes mises autrefois au service de l'Indépendance
bondissent sur la scène, prêtes à détrôner l'usurpateur.
Entre les Pharisiens et les
Sadducéens, ils faisaient de la nation un spectacle abominable aux yeux du
Seigneur.
Il était urgent de faire quelque
chose, urgent de déclarer la guerre aux intérêts privés du Parti et du
Syndicat, de restaurer le statut national selon le modèle décrit dans les
Écritures.
C'était urgent.
Tant de choses étaient urgentes.
Et rien n'était urgent.
Selon les sages les plus éminents
des écoles les plus élégantes d'Alexandrie du Nile, d'Athènes et de Babylone la
Nouvelle, appelons-la Séleucie du Tigre, tous les Juifs du monde avaient la
sainte obligation de prendre le règne des Hasmonéens comme un gouvernement de
transition entre l'Indépendance et la Monarchie Davidique.
Non monsieur, la fragilité de
l'Indépendance nouvellement conquise ne devait pas être prise dans l'étau de la
guerre civile. Dans le but de renforcer la Liberté reconquise, toutes les
synagogues devaient faire front commun et soutenir le roi de Jérusalem. Au fur
et à mesure de la progression des événements, les mesures nécessaires seraient
prises pour aller dans le sens du transfert de la couronne d'une maison à
l'autre.
« Les sages, toujours sages
! Ils pensent tout savoir et au bout ils ne savent rien» , a commencé à
répondre la jeune génération. L'indignation des nouvelles générations face à la
situation acceptée a mis longtemps à se manifester. Mais elle l'a finalement
fait après le Massacre des Six Mille.
5
Siméon le Juste
"La présentation au
Temple" : Lorsque les jours de purification selon la Loi de Moïse furent
accomplis, ils l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, comme il
est écrit dans la Loi du Seigneur que tout "premier-né mâle doit être
consacré au Seigneur", et pour offrir en sacrifice, comme prescrit dans la
Loi du Seigneur, une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons. Il y avait à
Jérusalem un homme nommé Siméon, un homme juste et pieux, qui attendait la
consolation d'Israël, et le Saint-Esprit était en lui. Il lui avait été révélé
par le Saint-Esprit qu'il ne verrait pas la mort avant de voir le Christ du
Seigneur. Mû par l'Esprit, il se rendit au Temple, et comme les parents
entraient avec l'enfant Jésus pour faire ce que la Loi prescrivait à son sujet,
Siméon le prit dans ses bras et, bénissant Dieu, dit : "Maintenant,
Seigneur, tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole ;
car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé devant la face de tous les peuples,
une lumière pour éclairer les nations, et la gloire de ton peuple Israël.
Siméon - notre prochain
protagoniste - descendait de l'une de ces familles qui ont survécu au sac de
Jérusalem par les babyloniens et ont réussi à s'en sortir en plantant leurs
vignes à Babylone. C'était une vérité que Siméon pouvait prouver à chaque fois
et partout où il était appelé à le faire.
Bien que cela ne semble pas
parfait, ou correct de le dire, car cela fait penser à des lois qui évoquent
des événements tristes et funestes, Siméon était un hébreu, à pure race. Devant
les autorités les plus expertes et les plus qualifiées de son peuple, quand ils
le voulaient, et s'il s'agissait de gentils curieux entrant dans le sujet afin
d'embarrasser les amateurs de pedigree, de lignées périmées et tout le reste,
même chose ; quand ils le voulaient et sur la table qui lui était dressée,
Siméon le Babylonien était prêt à placer le document généalogique de ses
parents, qui était comme un vaisseau direct vers les racines de l'arbre sous
les branches duquel Adam avait conquis Eve.
Ses parents avaient connu la
captivité babylonienne, ainsi que la chute de l'empire chaldéen ; ils avaient
salué l'avènement de l'empire des Perses , et vécu la révolution des Grecs.
Bien sûr, la domination des Hellènes. Au fil du temps, la maison de Siméon était
devenue une maison puissante parmi les Juifs et riche aux yeux des Gentils.
Normalement Siméon devait hériter de l'entreprise de son père,
normalement ; visiter la Ville sainte à un moment de sa vie, spécialement ;
être heureux parmi les siens et s'efforcer toute sa vie d'être un bon croyant
devant les hommes et devant Dieu, naturellement. Siméon était l'héritier de
l'un des banquiers les plus riches de Séleucie sur le Tigre, et tout était
arrangé pour que, lorsque Siméon mourrait, il soit pleuré par d'innombrables
personnes. Après sa mort, lorsque le royaume d'Israël sera proclamé par le fils
de David, ses descendants déterreront ses os et les enterreront en Terre
sainte.
Cette chronique aurait dû être le
résumé de l'existence de Siméon le Babylonien. Mais l'usurpation des fils des
Maccabées avait effacé du livre de sa vie tout ce bonheur si parfait. De si
beaux plans n’avaient pas été faits pour lui. S’asseoir, et voir comment les
événements se dérouleraient avant de prendre des mesures définitives, n'était
pas pour lui ; croire que le Seigneur utiliserait le règne des Hasmonéens
comme une période de transition entre les Maccabées et le royaume messianique,
comme ils le conseillaient les dirigeants de la synagogue de Séleucie sur le
Tigre, n'était pas pour lui non plus. Siméon avait écouté ce babillage depuis
bien trop longtemps. Et après le massacre des Six Mille, il ne rêverait pas
d'entendre de telles paroles de prudence.
Le renversement des Hasmonéens
n'était plus quelque chose qui pouvait être remis à demain, ou après-demain, ou
même au soir de ce même jour. Le Hasmonéen devait mourir, maintenant.
Chaque jour où il était en vie était une offense. Chaque nuit où il se
couchait, la Nation se rapprochait un peu plus de sa destruction ! Le Hasmonéen
avait enfreint toutes les règles.
Premièrement: sa famille avait
été choisie et avait reçu la haute prêtrise au mépris de la tradition et des
rites héréditaires. Un étranger, et non le conseil des saints saducéens, lui
avait donné l'autorité suprême.
La sentence contre une telle
usurpation des fonctions sacrées était la peine capitale.
Deuxièmement: contre les
traditions qui interdisaient au grand prêtre de manier l'épée, le Hasmonéen s'était
placé à la tête des armées.
La sanction contre ce crime était
une autre peine capitale.
Troisièmement: Contre les
traditions canoniques les plus fortes, le Hasmonéen avait non
seulement piétiné la monogamie qui régissait la vie du grand prêtre, mais
aussi, tel un Salomon ressuscité, cultivé son propre harem de filles.
La peine pour ce crime était
davantage la peine capitale.
Et quatrièmement: contre la loi
divine qui interdit l'accès au trône de Jérusalem à tout membre n'appartenant
pas à la Maison de David, le Hasmonéen, en agissant ainsi, entraînait toute la
nation au suicide.
Pour toutes ces raisons, le
Hasmonéen devait mourir, quel qu'en soit le coût ou les moyens.
Ces arguments de Siméon ont fini
par convaincre les dirigeants de la synagogue de Séleucie sur le Tigre de
l'urgence pour l'orbe de mettre fin à la dynastie hasmonéenne. Avec cette
mission sacrée, Siméon le Babylonien a quitté la maison de ses pères et est
venu à Jérusalem.
Riche et porteur de la dîme de la
Synagogue des Mages d'Orient, sa politique d'amitié avec la couronne
hasmonéenne, qui avait besoin d'un soutien financier pour étendre la reconquête
militaire du royaume, ce fer de lance avec lequel Siméon le Babylonien
gagnerait l'amitié de son ennemi, lui vaudrait en même temps la méfiance de
ceux parmi lesquels il devait se dresser comme la main invisible tirant les
ficelles pro-davidiques. Un double jeu qui le ferait marcher sur une corde
raide dans l'abîme depuis le jour de son arrivée jusqu'au jour de la victoire.
Tout en mettant tout son pouvoir
pour préserver l'équilibre de sa tête sur son cou, Siméon le Babylonien devrait
garder sa révolution dans les strictes limites des affaires domestiques.
L'Égypte ptolémaïque guettait l'affaiblissement de Jérusalem, et une guerre
civile juive serait l'occasion d’envahir et de piller le pays.
De l'autre côté du fleuve Tigre
se trouvaient les Parthes. Toujours menaçante, toujours désireuse de briser la
frontière et d'annexer les terres à l'ouest de l'Euphrate. Bien que mourant au
nord, les Hellènes attendaient leur revanche et ne perdaient pas de terrain,
profitant d'une guerre civile romaine pour reconquérir la Palestine perdue. En
définitive, la nécessité de purifier Jérusalem de l'abomination de la
désolation ne pouvait pas mettre en péril la liberté gagnée par les pères des
Hasmonéens.
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